De nombreux programmes intègrent la littératie physique (LP), mais souvent, ils ne prennent pas en considération les expériences de personnes aux habiletés divergentes dues à des facteurs sociétaux, culturels et politiques. Cela peut mener à l’exclusion et à la marginalisation dans un contexte d’activité physique. Des chercheurs de l’université Memorial ont abordé ce problème en développant un cadre de LP et d’inclusion qui se base sur l’observation directe de la programmation et des perspectives des participants aux habiletés divergentes, ainsi que celles des parents, des intervenants et des gestionnaires de programmes. Ce cadre et ses trois piliers, l’environnement, la pratique et l’intention, offrent une démarche pour soutenir le maintien et le développement de programmes inclusifs de littératie physique actuels et futurs.

Cette série de blogues abordera les dix meilleures pratiques éprouvées d’inclusion des personnes aux habiletés divergentes au sein d’une programmation telles que suggérées dans les résultats de la recherche. D’un design holistique aux systèmes de soutien, en passant par un éventail d’autres solutions, découvrez comment favoriser l’inclusion au sein de vos programmes.

Conception : La collaboration entre les parties prenantes est possible grâce à des mesures non hiérarchiques, selon lesquelles toutes les contributions menant à l’optimisation de la littératie physique et de son développement sont considérées comme ayant la même valeur.

L’adoption d’une approche non hiérarchique permet de dégager le plein potentiel des participants, des parents et des praticiens. Cette adhésion mutuelle engendre des résultats stimulants et gratifiants alors que nous atteignons nos objectifs mutuels, favorisant ainsi la création d’un espace positif riche en réussites.

Dans le contexte de nos efforts collaboratifs d’encourager la littératie physique et son développement, toutes les idées, qu’elles soient petites ou grandes, et chaque perspective sont valorisées. Nous favorisons un environnement dans lequel toutes les parties prenantes se sentent habilitées et reconnues dans leur travail collectif vers l’atteinte de nos objectifs mutuels.

Mise en pratique

Imaginez une initiative à l’échelle de la ville qui fait la promotion de programmes d’entraînement pour les personnes vivant avec des limitations. L’initiative met l’accent sur l’implication collaborative des parties prenantes et reconnaît la valeur de toutes les contributions. L’initiative débute avec la création d’un comité de planification composé de représentants provenant d’une variété de secteurs, comme les professionnels de l’entraînement, les défenseurs des personnes vivant avec des limitations, les enseignants et les professionnels de la santé. Ces parties prenantes apportent toutes des perspectives différentes à la discussion. Le comité de planification se rencontre sur une base régulière pour discuter du développement du programme, et s’assure qu’aucun membre du comité ne domine la conversation. Tous les membres ont une voix égale dans le processus de prise de décision de manière à ce que chaque contribution soit valorisée.

Plutôt que d’adopter une démarche descendante, le comité de planification préconise la co-création des programmes d’entraînement. Cela veut dire que chaque personne vivant avec une limitation et les membres de sa famille sont activement impliqués dans la conception du programme. Le comité mène des groupes de discussion et des sondages auprès de la population cible pour recueillir des données au sujet des préférences en matière de programmes, des besoins en matière d’accessibilité et des objectifs. Cela fait en sorte que les programmes sont adaptés aux besoins et aux désirs spécifiques des participants.

En reconnaissant que les parties prenantes apportent chacune leur expertise unique, l’initiative favorise un environnement d’apprentissage mutuel. Toutes les parties prenantes sont encouragées à partager leurs connaissances et leurs compétences.

Le comité de planification organise des séances de formation et des ateliers réguliers durant lesquels les parties prenantes peuvent se former les unes les autres. Les professionnels de l’entraînement apprennent des défenseurs des personnes vivant avec des limitations, les enseignants obtiennent le point de vue des professionnels de la santé, et vice versa. Cette pollinisation croisée des connaissances rehausse la qualité des programmes.

L’initiative établit des mécanismes de rétroaction qui permettent aux participants, aux familles et aux parties prenantes de faire des commentaires au sujet de l’efficacité du programme et d’identifier les points à améliorer. Des séances de rétroaction régulières sont organisées, et toutes les suggestions, qu’elles proviennent des participants ou des parties prenantes, ont toutes la même valeur. En se basant sur ces commentaires, des changements et des adaptations sont apportés aux programmes pour optimiser la littératie physique de manière continue.

Grâce à l’engagement envers la collaboration non hiérarchique et la valorisation des contributions de toutes les parties prenantes, l’initiative parvient à créer un programme d’entraînement durable et inclusif. Les participants qui vivent avec des limitations bénéficient non seulement des programmes adaptés, mais ressentent aussi un sentiment d’appartenance et d’émancipation dans leur parcours d’entraînement, menant ainsi à une participation à l’activité physique à long terme. Cet exemple démontre la manière dont tous les prestataires de services d’activité physique peuvent assurer la collaboration entre les parties prenantes grâce à une approche non hiérarchique qui met toutes les contributions sur le même pied d’égalité. Cette approche favorise l’inclusion, l’émancipation et l’optimisation de la littératie physique pour les personnes vivant avec des limitations.

Résultats concrets

Pour parvenir à une collaboration entre les parties prenantes par le biais de mesures non hiérarchiques, selon lesquelles toutes les contributions menant à l’optimisation de la littératie physique et de son développement sont considérées comme ayant la même valeur, les recommandations suivantes peuvent être mises en œuvre :

1. Être ouvert aux autres perspectives dès le début : Assurez-vous que les parties prenantes concernées soient impliquées dans la conception de vos programmes dès le début du processus. Plutôt que d’imposer un concept, travaillez ensemble pour concevoir une idée qui incorpore toutes les perspectives et qui tire profit des expertises de chaque partie prenante.
2. Discussions ouvertes et dialogues libres : Organisez régulièrement des séances de discussions ouvertes et de dialogues libres durant lesquelles les parties prenantes issues de différents milieux, y compris les participants, les entraîneurs, les enseignants, les parents et les membres de la communauté, peuvent faire part de leurs points de vue, de leurs expériences et de leurs idées. Créer un espace sécuritaire et inclusif pour les discussions ouvertes favorise un environnement où toutes les voix sont entendues et respectées.
3. Reconnaissance égale : Assurez-vous que toutes les contributions des parties prenantes, peu importe le rôle ou l’expérience de ces dernières, sont reconnues de manière égale. Célébrez les réussites et les accomplissements collectivement, en mettant l’accent sur les efforts collectifs déployés pour l’optimisation de la littératie physique.
4. Prise de décision collaborative : Mettez en pratique un processus de prise de décision collaboratif qui implique les parties prenantes dans la détermination des priorités, l’établissement des objectifs et l’allocation des ressources. Cette approche encourage tout le monde à jouer un rôle actif dans le développement de la littératie physique.
5. Accessibilité et inclusion : Assurez-vous que toutes les plateformes et le matériel de collaboration sont accessibles et inclusifs pour toutes les parties prenantes. Songez à employer diverses méthodes de communication, à accommoder différents styles d’apprentissages et à fournir le soutien nécessaire pour faciliter la participation active de toutes les personnes impliquées.
6. Cultiver un sentiment d’appartenance à la communauté : Cultivez un fort sentiment d’appartenance à la communauté chez les parties prenantes en organisant des évènements conjoints, des célébrations ou des rassemblements. Établir des relations au-delà des rôles formels renforce la collaboration et encourage l’engagement partagé envers la littératie physique.

La mise en œuvre de ces recommandations permet aux organisations de créer un écosystème collaboratif au sein duquel les parties prenantes s’impliquent activement à l’aide de mesures non hiérarchiques, et valorisent les contributions des autres de manière égale afin d’optimiser et de développer les programmes de littératie physique. Cette approche favorise un sentiment d’appartenance partagé et met à profit la sagesse collective de différents partis, menant ainsi à des initiatives de littératie physique plus efficaces et plus inclusives.

Cet article fait partie d’une série de publications sur le site Web de Le sport c’est pour la vie basée sur la recherche menée par es docteurs Kyle Pushkarenko et Jeff Crane de l’université Memorial. Continuez à consulter notre blogue dans les prochains mois pour plus de renseignements sur les dix suggestions de meilleures pratiques et leur application.