La confiance et l’importance de sortir de sa zone de confort

La confiance en ses habiletés physiques est l’une des composantes de la littératie physique. Lorsque l’on souhaite entreprendre une nouvelle pratique sportive, ça aide de savoir que l’on a la capacité de réussir. La connaissance et la maîtrise des habiletés de base aident à développer cette confiance. Mais comment la maintenir lorsqu’on a une limitation fonctionnelle et qu’on vit des échecs au niveau sportif?

« Je ne suis pas capable » n’existe plus, on le remplace par « j’essaie! »

Définitivement la phrase que ma physiothérapeute Louise m’a répétée le plus souvent. Étant jeune, avant d’essayer quoi que ce soit le moindrement physique, je m’exclamais : « mais je ne suis pas capable! » Manque d’interventions adaptées et échecs répétés m’avaient convaincue : je ne pouvais pas le faire. Je n’avais pas envie d’être encore une fois déçue. Louise voyait les choses différemment, et pour elle, c’était important que j’essaie de faire quelque chose avant d’abandonner.

L’importance de persévérer se doit d’être soulignée, et au crayon gras, quand on travaille avec des personnes ayant une limitation fonctionnelle. Il se peut que l’on doive essayer plusieurs fois avant de réussir un mouvement. Et dans certains cas, il se peut que le mouvement ne soit jamais réussi à la perfection. Il est donc important d’ajuster nos attentes et d’y aller par petits pas.

Essayer le kayak, découvrir une passion

Étant ado, j’avais tendance à m’auto-exclure des activités physiques. Pas question de vivre encore des échecs devant mes camarades de classe, pour la jeune fille orgueilleuse que j’étais (et que je suis toujours, disons-le). Nous sommes allés à quelques reprises avec mon école dans un camp de vacances en Ontario. Plusieurs activités sportives et de loisirs étaient à l’honneur, notamment des sorties en kayak. À cette occasion, je ressortais mon traditionnel « pas capable », et l’on me permettait de rester sur le bord de l’eau à lire.

Arrivée à l’âge adulte, avec une collègue (allô Patricia!), on discute de kayak. Elle me demande si j’aime ça et je lui réponds, vous le devinerez peut-être : « pas capable! » Patricia ne comprenait pas pourquoi je n’étais pas capable… Mon handicap est aux jambes, mon équilibre est plus ou moins bon quand je suis debout, mais assise, ça va, un kayak est assez stable et j’ai assez de puissance dans mes bras pour pagayer… Elle me demande : « As-tu déjà essayé? » Vraiment honteuse, je lui réponds que non. C’est ainsi qu’elle s’est donnée pour mission de m’organiser une sortie de kayak l’été suivant. Et on l’a fait. Je suis restée dans une zone assez confortable : kayak double et eau très calme… Mais j’ai réussi! Je n’ai pas chaviré, j’ai réussi à pagayer… Non seulement j’ai réussi, mais j’ai aimé ça. Depuis, je me fais une joie de pratiquer cette activité estivale. J’ai même fait une super randonnée au Honduras l’été dernier. Je ne remercierai jamais assez Patricia pour la tape dans le dos qu’il me fallait.

Soyez cette tape dans le dos!

Le message que je souhaite passer, c’est de persévérer et d’encourager vos jeunes. De les motiver, dans les réussites comme dans les échecs, à donner l’effort supplémentaire pour essayer, encore et encore, et petit à petit, élargir leurs capacités physiques. Soyez ces Louise et ces Patricia qui ont fait une différence pour moi!

Le mois prochain, on vous donnera des ressources pour faire bouger vos jeunes en été dans des milieux de loisirs, une bonne occasion d’avoir du plaisir et d’amener vos jeunes à des réussites! Soyez au rendez-vous sur notre page Facebook littératie physique inclusive!